Que l'entraînement commence !

Après une bonne nuit de repos, nous nous retrouvons, Illiana et moi, dans la forêt qui se trouve à quelques mètres de l'internat. J'entraîne la jeune fille dans mes pas jusqu'à une petite clairière au fin fond de la forêt, parmi les arbres centenaires. Je m'entraînais souvent ici quand j'étais plus jeune, et même maintenant, et l'endroit est idéal : Une grande plateforme ensoleillée, des arbres solides, des animaux nous entourant. Je pense que le lieu va plaire à ma petite protégée, conte tenu des écureuils, chats sauvages et autres rats qui traînent dans les parages. Je m'arrête à peu près au milieu de cette clairière, dans l'herbe grasse et mis haute.

Su m'avait réveillée super tôt ! Je m'étais préparée à la hâte et l'avais suivie. Durant tout le trajet, j'avais retenu mes bâillements. Mais arriver devant un tel spectacle était inattendu. Ma fatigue m'abandonna immédiatement. Je perçu aussitôt la présence de dizaines d'animaux, surtout des petits. Je me tournai vers Su et lui demandai :
- Par quoi on commence ?
Même moi je pu sentir l'excitation dans ma voix. J'avais tellement hâte de commencer à faire de la magie !!

Rien qu'au ton de la jeune fille, on sent qu'elle est impatiente et surexcité, contrairement à ce qu'elle a laissé paraître durant le voyage d'un court quart d'heure entre l'internat et cette somptueuse forêt.

"Par quoi on commence ?"

Je suis beaucoup plus calme que mon élève, et en même temps presque aussi impatiente qu'elle de commencer, même si je ne sais effectivement pas très bien par quoi.

Les bases, commençons par les bases. Pensais-je tranquillement. Le ressentit, le contact et la paroles.

-Commençons par le commencement, qu'en penses-tu ? Tout d'abord, il faut que tu te concentre. Assis toi sur ce tronc d'arbre, dis-je en désignant justement celui-ci de l'index droit. Un beau tronc d'arbre trône sur le sol, il est légèrement couvert de mousse mais propre et sec. Je veux que tu fermes les yeux, que tu fasses le vide. Oublie tout ce qui se trouve autour de toi et qui tu paraît sans importance, et essaie de détecter un cerf. Si tu y arrives, tu pourras même essayer de me donner la distance, enfin à peut près, à laquelle il se trouve de nous. Tu arrives à te transformer, donc tu ressent forcément la présence des animaux environnants !

J'allais m'assoir sur ledit arbre et fermait les yeux. Mais je n'arrivais pas à me concentrer, mes muscles voulaient bouger, des mélodies s'enchaînaient dans mon esprit. J'ouvris les yeux, soufflait sur une mèche qui s'était placée devant mes yeux. Je me lève et commence à m'échauffer un peu, histoire de calmer mes envie de contorsionnement.
- J'y arrive pas. J'ai la bougeotte, je tiens pas en place !! je dis à Su. Comment je suis censée être calme alors que je suis faite pour être une vraie pile...
Je m'interromps. Aa force d'échauffements et de pas de gym, je sens que ma tête se vide peu à peu. Comme le sas d'un sous-marin. Je continue. La musique dans ma tête rythme mes enchaînements, mais elle s'estompe elle aussi. Quand mon esprit est complètement vide, je me concentre sur ma tâche sans cesser de bouger. Je détecte le cerf plutôt rapidement, car il est à moins de 200 mètres de nous. J'arrête ma danse frénétique et transmet ces informations à Su. Un peu fatiguée, je vais m'assoir délicatement (m'affaler) sur la souche.

Un sourire satisfait se dessine sur mon visage lorsque je sens la jeune fille se calmer et qu'elle part en direction de l'animal recherché. Cependant, mon nez se fronce en sentant l'odeur menaçante du sang. Je secoue la tête pour faire s'envolée cette impression, qui n'a pas l'air de perturbée notre magnifique cerf qui se rapproche peu à peu d'Illiana, comme attiré par l'aura animale dégagée par la petite brune. En entendant le cri sur aiguë de la jeune fille, mon sang se glace, en même temps que celui de notre "proie". Comme lui, je fais un bon en arrière mais retient un cri d'indignation et de surprise. L'animal s'enfuie à grandes enjambées, m'arrachant un soupir. Je me retrouve moi aussi sur les fesses, mais pas de mon plein grès. Je me relève et m'accroupie devant Illiana, en lui posant la main sur les cheveux.

-Aller, sèche tes larmes ma grande, c'est pas grave. Tu vas te calmer et on va réessayer, d'accord ? Il ne faut pas fermer les yeux et faire extrêmement attention à notre environnement dans cet exercice pour éviter ce genre de surprises, mais j'ai oublié de te le dire, je suis désolée...Je marque une légère pose avant de reprendre. Ça va ta lèvre, tu n'as pas trop mal ? Tu veux qu'on rentre pour te soigner ?

J'ouvre des yeux embués sur une Su réconfortante, puis tourne la tête dans la direction qu'a prise l'animal.Décidément, j'ai décidé de tout faire de travers aujourd'hui...Je hoche un tantinet violemment la tête quand Su me dit que l'on va réessayer et me donne un autre précieux conseil. Puis, je porte la main à mes lèvres.
- Oh !fais-je en voyant le sang rouge rubis qui s'est déposé dessus. Je ne me suis même pas aperçue que je saignais !
J'ouvre de grands yeux étonnés que je tourne une fois encore vers Su. Je n'ai jamais été aussi décontenancée et ne trouve plus les mots, préférant laisser le silence nous envahir.

Je regarde Su, puis les feuilles qu'elle me tend, puis à nouveau Su. Je prend les feuilles délicatement, encore sceptique.Après tout, c'est elle la spécialiste !Je dépose très doucement les plantes sur ma lèvre. Sûrement plus doucement que nécessaire, d'ailleurs. La sensation de piqûre devient presque insupportable, puis, à une vitesse sûrement assez normale, puisque c'est censé être un médicament, je ne sens plus ma lèvre. Alors me préoccupe quelque chose...

- Je serai capable de faire ça, plus tard ? Quand j'aurai assez évolué dans mon entraînement ?demandai-je.

Je fais un peu la tête à l'annonce de la nouvelle. Je ne pourrai pas faire pousser les buissons et les arbres à ma guise. Bah ! Pas grave, j'étais déjà sur la voie de la communication avec les animaux ! Je me demandai vaguement quelle serait ma seconde aptitude, si elle se manifestait. Mais la préoccupation de mon pouvoir actuel, encore en développement, revint au galop. Je regardai fixement Su et lui demandai :
- Je ne suis pas encore prête à passer à la suite, pas vrai ?

Illiana semble rêver quelques secondes après ma déclaration. En revenant au sujet actuel, elle me demande :

"Je ne suis pas encore prête à passer à la suite, pas vrai ?"

Je regarde moi aussi la jeune fille droit dans les yeux, tout comme elle le fait avec moi. Je repense aux événements qui viennent de se produire. Je penche la tête vers la gauche en signe de réflexion

-Eh bien, tu n'as pas réussis la deuxième étape, mais si tu le veux bien, on va réessayer, d'accord ?

Je lui offre un magnifique sourire qui, je l'espère, sera réconfortant.

Ni une, ni deux, mon envie de faire plaisir à mon mentor me motive à nouveau. Je ferme les yeux, fais le vide dans ma tête et me concentre. Je repère vaguement la trace de tous les animaux, mais sans réussir à en définir un précis. Soudain, je me rend compte que même si je tente de pister le cerf, je ne sais pas si c'est ce que l'on attend de moi. Je rouvre les yeux et demande :
- Euh...Je suis censée retrouver le cerf, pas vrai ?
Mon malaise face aux minutes que je viens de passer à tenter de le traquer doivent être largement visible, mais je n'y prête aucune attention.

J'écoute attentivement Su, puis ferme les yeux juste après avoir superposé une image de son signe d'encouragement et de...Cyprien. Je suis agréablement surprise que ma bonne humeur me stimule beaucoup. Puis, aussi fulgurante que le fait de pas avoir de cible, le fait de ne pas vraiment connaître les "personnalités" des animaux. Ce problème-là se règle de lui-même : je comprend de mieux en mieux ce que mon mentor a voulu dire par communiquer avec les animaux. Bien que je n'arrive évidemment pas à leur parler je commence à cerner et a pouvoir prévoir leurs réactions face aux humains. Soudain, un animal que je n'arrive pas tout de suite à identifier mais dont je sens qu'il ne s'enfuira pas devant moi ni ne m'attaquera apparaît sur ma "carte". Me concentrant un peu plus, j'arrive à définir que c'est un félin. Il m'a plus ou moins l'air d'un fauve, même si je ne peux rien affirmer. Il a l'air en chasse car je repère également toute une ribambelle de cervidés alentours et qu'il est plutôt concentré. Refusant de répéter les mêmes erreurs, surtout avec un fauve, j'ouvre les yeux et me dirige avec ma grâce féline naturelle et silencieuse dans la direction de l'animal. Arrivée en vue de ma cible, je me rend compte qu'il s'agit d'un tigre. Au pelage plus mordoré qu'orange et aux yeux de la même couleur. Tout à ma traque, je ne prend même pas le temps d'être surprise. Je continue d'avancer, mais mille fois plus prudemment. Cela éveille malheureusement l'attention de l'animal. Il descend en glissant le long du tronc de l'arbre, tel un gros chat. Bien que son attitude trahisse tout le contraire, je cru qu'il allait être agressif. Je reculai imperceptiblement et il en eu l'air...peiné ? Les tigres pouvait avoir de la peine quand un humain reculait devant eux ? Il avança d'un pas, puis vint à une vitesse modérée. Il me sauta dessus, ce qui me plaqua à terre et qui me fit hurler. Mais le tigre ne m'attaqua pas il...lécha mon visage ! Il m'évoqua immédiatement plus un gros chien qu'un félin. Je sentis quelque chose "pousser" mon esprit, comme s'il essayait d'y entrer. Ebahie, je laissai faire cette force inconnue. Je me rendis alors compte, effarée, que c'était mon gros animal qui essayai de communiquer avec moi. Elle était effectivement peinée. Elle fit passer des images dans mon cerveau. Une petite tigresse qui joue avec les autres petits. Elle me fit clairement comprendre que cet animal avait la même odeur que moi, à la nuance près. Puis, elle me fit un compte-rendu d'une année passée à élever ce bébé, qui finit par disparaître inexplicablement, laissant une grande peine. Je crois qu'elle voulait me dire qu'elle pensait que c'était moi, ce mignon petit animal. L'échange ne dura que quelques secondes, nos prunelles plongées les unes dans celles de l'autre. Sous le coup de l'émotion et de la communion, je me transformai en tigre. La réplique adolescente de celui qu'elle m'avait montré. Mes yeux plus précis s'écarquillèrent en m'observant dans cette nouvelle peau. Et pourtant, nouvelle ne semblait pas le meilleur adjectif, car j'étais étrangement à l'aise et habituée à ce corps. Je regardai Su, avec incompréhension, puis cette tigresse qui pensait m'avoir élevée une année durant dans cette forme. Elle me faisait d'ailleurs la fête et je compris qu'elle ne s'était pas méprise. Elle était ma mère autant que toutes mes mères adoptives, peut-être même plus. Alors elle se retransforma en humaine et dit cette phrase qui lui brûlait les lèvres :

- Je la connais.

(oh b***** c'est quoi ce roman ?! au fait à la fin c'est toi ou la tigresse qui se transforme en humain parce que tu passe du "je" à "elle" )

(J'étais inspirée. Et encore, j'ai dû m'arrêter parce que mon père est venu me chercher. C'est moi qui me transforme en tigresse. Quand je dis "elle", c'est la tigresse. Je sais, j'ai pas été très claire...)

(oui j'ai compris que tu te transforme en tigresse, mais du coup à la fin la tigresse se transforme en humaine ? dans ta phrase "Alors elle se retransforma en humaine et dit cette phrase qui lui brûlait les lèvres :" c'est de la tigresse dont tu parles ? (je veux être sure de pas me planter))

(Non, c'est moi qui me suis perdue dans mes mots. Il' se retransforme en humaine, et pose la question)

(D'accord d'accord, merci =) )
Tout ce passe très bien. L'exercice reprend et Illiana commence à nous mener vers l'animal qu'elle à choisis. Je n'arrive pas à deviner quel animal elle à choisis, avant de me retrouver à quelques mètres de l'animal. Une aura sauvage et féline arrive alors jusqu'à moi, même si je l'avais sentie avant je ni avais pas fais attention. C'est alors que l'animal s'approche prudemment, tout en reniflant l'air ambiant. Elle finie, car c'est une magnifique tigresse que nous avons en face de nous, par sauter amicalement sur mon élève. La jeune fille se fait passement nettoyer le visage à grands coups de langues par sa nouvelle amie avant de se transformer instinctivement en tigresse à son tour, après ce qui me paraît être une petite conversation entre les deux. Illiana se retransforme, nue mais cachée par la fourrure de la tigresse, et me dit qu'un air entre le dépite-ment et la joie :

"Je la connais."

J'en reste bouche bée. Je n'avais pas pu comprendre cette conversation entre les deux tigresses, donc n'étais absolument pas au courant de ce qui se passait. Un peu perdue dans tout ça, je réponds en bégayant :

-Euh... Bon alors, hum, pour commencer rhabilles toi ou retransforme toi, et ensuite tu vas m'expliquer, d'accord ?

Je rougis comme une pivoine. Je n'avais pas remarqué mon manque de...vêtements. Je cherche ceux-ci du regard. Les trouvant enfin, je filai vers eux et les enfilait en quatrième vitesse.

- Désolée, Su...Elle...elle m'a élevée. Pendant près d'un an. C'est de cette éducation que je tiens ma souplesse et mon talent ! Le chat n'était pas ma première transformation ! Je...c'est incroyable ! balbutiai-je maladroitement.

Et j'avais de bonnes raisons d'être bouleversée !!

La jeune fille semble extrêmement gênée par ma remarque. Elle part donc se rhabiller pendant que je gratte le menton de notre nouvelle amie, qui ronronne comme le gros chat qu'elle est. J'écoute attentivement les explications d'Illiana, tout en continuant de porter de l'affection à cette belle tigresse qui avait l'air de se sentir bien seule avant notre arrivée.

"Désolée, Su...Elle...elle m'a élevée. Pendant près d'un an. C'est de cette éducation que je tiens ma souplesse et mon talent ! Le chat n'était pas ma première transformation ! Je...c'est incroyable !"

Malgré la clarté de celles-ci, mon élève ne semble pas bien comprendre la situation et en même temps semble fascinée par cette nouvelle découverte.

-Je comprends, dis-je au bout de quelques secondes. C'est tout de même étrange que tu ai oublié une de tes transformations, surtout après un an ! Mais bon, cette révélation va nous permettre de travailler un peu plus sur tes transformations, vu qu'elles ne sont apparemment pas si bloquées que ça !

Je fais un grand sourire en direction d'Illiana. Je regarde ensuite à tour de rôle la jeune fille et la tigresse avant de demander

-Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? On ramène ta maman adoptive avec nous, on reste ici encore un peu ? Je te laisse proposer ce que tu veux et surtout choisir !

Je suis absolument éberluée de voir que Su comprend. Même si elle doit l'être, elle ne semble même pas surprise, ce qui, moi, me surprend. Quand à sa question n'en parlons pas ! La ramener ou rester ? Quelle question ! Je n'en sais rien, moi !

- Ca ne poserai pas de problèmes de ramener un tigre ?

La vraie surprise arrive à la question d'Illiana :

[coor=red]"Ça ne poserai pas de problèmes de ramener un tigre ?"[/color]

Cette phrase m'interpelle et me fait lever un sourcil. Je répond après avoir dévisagé involontairement la jeune fille

-Tu n'as jamais rencontré Mizu et Kumal ? Kumal est un tigre blanc, il était à moi avant mais je n'ai plus vraiment le temps de m'en occuper donc il reste souvent avec ma nièce, Mizu, et quand je peux je le prend avec moi. Bon, c'est un vieux pépère maintenant mais il à quand même toujours la forme et fait facilement deux fois la taille de cette tigresse !

Je fais un grand sourire, lève l'index droit et fait un clin d'oeil à mon élève en disant

-Et puis, n'oublie pas que je suis la directrice de l'IDE, je peux tout à fait te donner l'autorisation de ramener ta "maman" (je fais le signe des guillemets avec les doigts) en temps qu'animal de compagnie, même si c'est un animal sauvage il me suffit de remplir un papier pour que les autorités n'ai pas le choix et te laisse tranquille. Il faudra par contre que tu la laisse se défouler régulièrement ici par exemple, et que tu t'en occupe vraiment, mais bon je te fais confiance !